- mirador
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• miradore 1830; mot esp., de mirar « regarder »1 ♦ Belvédère au sommet d'un bâtiment, balcon ou loge vitrée en encorbellement.2 ♦ Poste d'observation et de guet, et spécialt Construction surélevée servant de poste de surveillance dans un camp de prisonniers. Les sentinelles des miradors. « Deux miradors à cent mètres l'un de l'autre reposent sur la crête du mur » (Sartre).miradorn. m. Poste de surveillance ou d'observation.⇒MIRADOR, subst. masc.A. — ARCHIT. En Espagne, balcon entièrement vitré faisant saillie sur la façade d'une maison d'habitation; en Espagne et dans les anciennes possessions espagnoles (notamment à Manille et en Amérique latine), belvédère au sommet d'un bâtiment. Nous demeurerons là, sur un balcon qui bombe, Sous le vitrail fragile et clair du mirador (NOAILLES, Éblouiss., 1907, p.23). Il passait, regardait le mirador de l'hôtel, imaginant qu'il allait s'ouvrir, qu'elle allait lui parler (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.450):• 1. Nous n'y trouvons qu'une seule maison nobiliaire (...); encore, le propriétaire, faute de place pour s'étendre, pris entre la montagne et le rio, a-t-il surmonté la moitié de la façade d'un mirador tout neuf, peint en blanc et vitré du haut en bas.T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.317.B. — Tour ou construction élevée servant de poste d'observation ou de surveillance (notamment à la chasse, dans un camp de prisonniers et dans une garde de dépôt). Grimper, être juché sur un mirador. La chasse aux palombes (...) demande la construction de huttes aériennes, de miradors particulièrement solides et durables, couverts de fougères et de branchages arrimés dans les branches supérieures d'un grand pin ou d'un grand chêne (VIDRON, Chasse, 1945, p.69). Les barbelés du Stalag et les feux des miradors dans les montagnes de Slovaquie (ARAGON, Rom. inach., 1956, p.211):• 2. ... les sentinelles, tout entières requises par le grouillement qui s'était produit au centre du bloc, ne prenaient pas garde à ses abords. Mais du mirador le plus proche, un veilleur avait surpris la scène, et une rafale de mitrailleuse étendit le téméraire dans son sang.AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.170.Prononc. et Orth.:[
]. Lar. 19e: -dore (v. aussi JOSSIER 1881 et HAVARD 1889). Étymol. et Hist. 1. 1787 «belvédère au sommet d'une maison» (Trad.: SWINBURNE, Voy. en Espagne, 278 ds QUEM. DDL t.21); 2. 1903 «poste d'observation et de guet» (Nouv. Lar. ill.). Empr. à l'esp. mirador «sorte de belvédère» (1590 ds COR.-PASC.; anciennement miradero «id.» (1492 ds Autoridades 1734), empr. au cat. mirador «balcon, galerie, terrasse ou autre partie d'un édifice d'où on peut regarder vers l'extérieur» (XVe s. ds ALC.-MOLL.), dér. de mirar «regarder», du lat. mirare, v. mirer. Fréq. abs. littér.: 25.
mirador [miʀadɔʀ] n. m.ÉTYM. 1830, miradore; attestation isolée en 1787, dans une traduction (« un mirador, ou petite tour »), in D. D. L.; mot esp., empr. au catalan mirador, de mirar « regarder », du lat. mirare (→ Mirer).❖1 Belvédère au sommet d'un bâtiment, balcon ou loge vitrée en encorbellement (d'abord en parlant de l'Espagne). || Des miradors (→ Encorbellé, cit. 1 Baudelaire).1 Nous signalerons aux dessinateurs un balcon intérieur qui échancre l'angle d'un palais (…) et forme un mirador d'un goût tout à fait original.Th. Gautier, Voyage en Espagne, 1842, p. 41.2 (1903). Poste d'observation et de guet, et, spécialt, construction surélevée servant de poste de surveillance dans un camp de prisonniers (→ Entourer, cit. 2).2 Deux miradors à cent mètres l'un de l'autre reposent sur la crête du mur : ils sont vides.Sartre, la Mort dans l'âme, p. 207.3 Les caméras maudites, celles qui filmaient le spectacle du monde du haut des miradors, les caméras qui gardaient le monde sous le regard du serpent, basculent soudain sur leurs pivots et regardent les voyageurs !J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 98.
Encyclopédie Universelle. 2012.